US vs EU
On cite souvent les États-Unis comme un modèle fédéral permettant de développer plus facilement des grosses boites. Même s’il semble partager, plus ou moins, la même langue et, en tout cas, la même devise, les États-Unis sont bien moins fédérés qu’on ne le croit. À l’inverse, on reproche souvent à l’Europe, en raison de sa fragmentation linguistique et culturelle, d’être un terrain peu favorable à la création de grandes entreprises pan-européennes.
Voici une vision quelques peu différente de ce que l’on entend habituellement.
Tout comme Tesla a réussi à dominer le marché de la voiture électrique grâce à une approche innovante et native, sans le poids des héritages historiques des constructeurs traditionnels, on pourrait imaginer l’Europe comme une jeune entité politique et économique parfaitement positionnée pour fédérer efficacement son territoire. L’Europe pourrait même être mieux placée que quiconque pour offrir une harmonisation supranationale optimale.
Prenons Revolut. Cette néobanque a pu se déployer très rapidement en Europe grâce à l’harmonisation européenne via la PSD2 et au système de “passporting” des licences bancaires. Aux États-Unis, en revanche, les différences réglementaires et la nécessité d’obtenir des licences adaptées à chaque État, combinées à un système de paiement obsolète, rendent cette expansion bien plus complexe.
Je ne parle ici que des sujets que je connais, mais il faut comprendre que les États-Unis sont beaucoup moins fédérés et centralisés qu’on ne l’imagine. Que ce soit en matière de fiscalité, d'éducation, de justice, de santé ou d'énergie, les lois et réglementations diffèrent souvent considérablement d’un État à l’autre.
Prenons un exemple simple : le permis de conduire. Il existe une volonté d’harmonisation des deux côtés de l’Atlantique, mais l’Europe remporte haut la main. Depuis 2013, un permis standardisé (catégories de véhicules, format, tests) est valable dans tous les pays membres. Aux États-Unis, bien qu’un permis obtenu dans un État soit valide dans les autres, le format, les restrictions et les catégories varient selon les États, et il doit être converti en cas de déménagement permanent. L'enfer.
On reproche souvent à l’Europe de ne pas être un terrain propice à la création de grandes entreprises, en pointant du doigt les différences entre les pays. Pourtant, au-delà de la question des langues (qui n’est déjà plus, ou ne sera bientôt plus, un obstacle grâce à la technologie), l’Europe est bien plus fédérée qu’on ne l’imagine.
Et si les régulations, souvent perçues comme des freins, étaient en réalité des tremplins pour aller plus vite et plus loin ? Peut-être ne manquons-nous pas d’opportunités, mais plutôt de conviction.
En réalité, nous n’avons aucune excuse ! (en tout cas pas celle du trop pleins de régulations)
PS : J’ai demandé à ChatGPT de nous illustrer l’article… plutôt drôle. 😄