Question de vocabulaire
C’est marrant comme certains mots surgissent d’un coup et deviennent omniprésents. Depuis quelques mois, on ne parle plus que d’agents. Ce mot qu’on associait surtout à l’immobilier ou au monde artistique est en train de devenir un mot de référence dans notre univers de la tech.
Et ce n’est pas totalement un hasard. Un agent, au fond, ça a toujours été quelqu’un qui agit pour le compte d’un autre. Ce qui change, c’est que maintenant, ce rôle est assumé... par un logiciel. Ou plutôt, par une nouvelle catégorie de logiciels capables de prendre des décisions, d’agir, d’enchaîner des tâches. On entend même un adjectif que je n’avais jamais croisé avant, et que maintenant j’entends partout : agentique. Apparemment, c’est comme ça qu’on appelle un système qui agit de manière autonome. On l’utilise comme si ça avait toujours existé.
Ces agents, nés directement de la vague GenAI, ressemblent à une nouvelle forme de software. Certains pensent qu’ils vont remplacer les SaaS. Moi je pense qu’ils vont surtout les augmenter. Il y a quand même énormément de logiciels où l’interface, la collaboration, l’expérience globale jouent un rôle fondamental. Ce n’est pas près de disparaître.
Mais là où c’est vraiment intéressant, c’est que les agents peuvent aller là où le software ne pouvait pas aller avant. Tous ces métiers où la valeur reposait sur des humains : des tâches, souvent répétitives, parfois très simples, mais impossibles à automatiser jusqu’ici. Et tout ça est en train de basculer.
Et ce n’est pas pour rien que je pense que les premières vraies victimes des agents… ce seront justement les agences.
Les agences de design, de communication, de publicité, de voyage, de recrutement, de relations presse, web, etc. Toutes ont en commun de réunir des humains qui agissent pour le compte d’un client. Et maintenant, ce rôle, c’est un logiciel qui peut le prendre. Pas pour tout faire — pas tout de suite, pas complètement — mais assez pour bousculer le modèle.
Il y a une opportunité immense de réinventer l’agence avec du logiciel. Et ça ne veut pas forcément dire remplacer les gens, mais peut-être les remettre là où ils sont le plus utiles, là où ils apportent de la valeur. Et ça, c’est plutôt une bonne nouvelle.