Mémoire Artificielle
À chaque fois que j’utilise une AI de type ChatGPT (ou autre), je suis aussi stupéfait qu’au premier jour
C’est rare en matière de tech. D’habitude, on se lasse, on intègre l’outil dans son quotidien, il devient banal. Mais l’IA continue d’évoluer à une telle vitesse, elle est encore si impressionnante, qu’elle parvient à me surprendre à chaque utilisation.
J’ai pourtant l’impression que les compétences des différentes IA convergent. Elles utilisent à peu près les mêmes algorithmes, entraînées sur les mêmes jeux de données publics. L’avantage du premier entrant a joué un temps, mais de plus en plus, les Mistral, Gemini, Llama, Deepseek et autres ChatGPT auront des performances sensiblement similaires.
Ce qui fera et fait déjà la différence, ce n’est pas l’algorithme. C’est la data à laquelle l’IA a accès : des sources de données propriétaires, mais surtout la data sur nous. Plus cette data est riche, plus les réponses seront pertinentes, personnalisées.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai du mal à quitter ChatGPT au quotidien, même si je sais qu’ils ne sont pas forcément meilleurs techniquement que les autres. Mais j’ai l’impression qu’ils me connaissent mieux.
J’ai le sentiment qu’ils savent qui je suis, le nom de mes enfants, mes préférences, les endroits que j’ai visités, ma manière de penser, mon style d’écriture. Je leur demande souvent de réécrire des textes “à ma façon”.
En en discutant autour de moi ces derniers mois, j’ai l’impression que c’est une des principales raisons pour lesquelles les gens restent fidèles à une IA, alors même que le coût de changement est faible, que les interfaces se ressemblent toutes, et que les performances sont comparables.
Ça crée un énorme avantage compétitif au premier entrant, en l’occurrence ChatGPT, qui compte plus de 500 millions d’utilisateurs hebdomadaires actifs. Dans cette course, celui qui détient l’historique le plus riche de nos données personnelles part avec plusieurs longueurs d’avance.
Et ça soulève des questions importantes. Si on trouvait déjà sensible l’historique de nos recherches Google ou de notre navigation web, qu’en est-il de ce qu’on partage, consciemment ou non, avec nos IA ?
Quand on y réfléchit, cet avantage n’est pas si magique : au-delà des données publiques, l’IA ne connaît de nous que ce qu’on lui a écrit, une sorte de fichier texte, une simple liste de nos prompts, de nos requêtes, parfois accompagnée de quelques documents, photos ou vidéos.
Je n’ai pas envie de faire “mon Européen” (mais un peu quand même 😉)… J’aimerais pouvoir accéder à ce fichier magique, qui rassemble l’ensemble de mes requêtes.
Comprendre précisément ce que je partage avec ces intelligences, et surtout avoir la liberté d’en récupérer l’historique pour l’injecter ailleurs, si jamais je veux tester une autre IA, par curiosité, parce que l’autre serait meilleure, moins chère, plus respectueuse de ma vie privée… ou juste parce qu’elle me plaît davantage.
CTO & Co-founder - ONTBO | Ph.D in AI & human-machine interfaces | Expert in affective computing
4 months ago
Bonjour Thibaud,
Merci pour ce post intéressant. Permettre aux assistants IA de se créer une mémoire et un profil de leurs utilisateurs sur l'ensemble des interactions, pour améliorer la pertinence de réponses, c'est exactement ce que nous faisons à ONTBO.
Effectivement, la possibilité pour l'utilisateur d'accéder à cette mémoire, et de pouvoir vérifier les informations, et éventuellement les modifier ou les supprimer est un point qui nous paraît essentiel.
A ta disposition pour discuter plus en détail de cette question. :)
Stéphane.
Est-ce que ça n’est pas l’objet de la fonction des éléments mémorisés justement ?
C’est partiel car il garde maintenant l’ensemble des conversations en mémoire mais j’ai l’impression que ça résume plutôt bien les informations structurantes pour mon cas