du web 2.0 au web3 : changez de version
Comme monsieur Jourdain avec sa prose, j’ai fait du web2 sans le savoir un peu. En 2004, je décide de lancer une banque d’images avec une petite subtilité, tout le monde peut poster ses photos. Pas seulement les photographes professionnels comme c’était déjà le cas dans les banques d’images traditionnelles comme Getty ou Corbis, mais n’importe quel photographe amateur avec un appareil numérique. De quelques photos par jour, jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’images par semaine, en quelques années le modèle fotolia avait disrupté complètement les banques d’images historiques les obligeant à totalement se réinventer.
Dès 2005, on donne un nom à ces modèles de contenu généré par les utilisateurs (UCG) et un nouveau Web naît, le Web 2.0 comme un phœnix des cendres du crash de 2000.
Plus de quinze ans plus tard, une nouvelle version du Web serait en train d’émerger, on la nomme web3, une version plus minimaliste sans espace ni décimale. Depuis quelques années en effet on ressent l’excitation autour des nouvelles technologies blockchain et des nouvelles opportunités qu'elles ouvrent. Et depuis quelques mois c’est même l’effervescence totale, on ne parle plus seulement de crypto-currency et de spéculations, plus seulement d’infrastructures mais de nouvelles applications concrètes apparaissent. Ce sont les NFTs qui ont ouvert la voie et font comprendre de la puissance de ces nouvelles technologies dans leur forme la plus simple et naïve.
Je m’amuse d’ailleurs à imaginer à quoi ressemblerait fotolia si je devais le créer aujourd’hui. Et il est difficilement concevable de le penser autrement que comme une place de marché décentralisée dans laquelle chaque photo serait représentée par un NFT disponible à un ou plusieurs exemplaire. Chaque NFT inclurait dans son contrat les conditions de rémunérations du photographe. Et quand je prolonge la réflexion j’ai même du mal à imaginer ça n’existe pas encore ou que ça n’existera pas très bientôt tellement c’est évident.
C’est la suite logique des choses. Le Web 2.0 nous a donné notre autonomie et a libéré notre créativité mais au prix de l’asservissement de nos données personnelles. Le web3 permet en s’affranchissant des plateformes de nous redonner le contrôle et le restant de liberté qu’on nous avait volé.
Les modèles du Web 1.0 étaient naturellement inspirés des formats média de l’époque (presse, TV, cinéma), le Web 2.0 les a peu près tous réinventés en redonnant la main aux utilisateurs. Le Web3 permet encore une fois de les réimagineré. Les nouveaux modèles qui émergeront ne seront certainement pas d'ailleurs la version décentralisée des anciens mais des nouveaux modèles que nous ne pouvons même pas concevoir aujourd'hui.
Encore une fois les cartes sont rebattues, un nouveau monde d’opportunités s’ouvre et avec celui-ci la possibilité pour chacun (et surtout pour d’autres) de l’explorer.